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L’échec du « projet de consolidation » du régime en Iran

L’échec du « projet de consolidation » du régime en Iran
Par

Mahmoud Hakamian

Un peu plus de deux ans se sont écoulés depuis que le projet du guide suprême, Ali Khamenei, pour consolider son régime a été initié. Cependant, cela s’est fait au prix de troubles internes importants et d’un déclin majeur de la base du régime autoritaire, alors que les partisans des factions défavorisées se sont joints à contrecœur à la population dissidente dans leur désir de voir Khamenei et son président Ebrahim Raïssi échouer.

Dès mai 2022, moins d’un an après la prestation de serment du cabinet d’Ebrahim Raïssi, le journal public Khabar Online a publié un article intitulé « Le pouvoir absolue : un rêve remis en question ».

L’article indiquait : « Dans une situation où la gouvernance est monopolisé et où l’autorité provient d’une seule faction politique, la majorité de la population, même un éventail de partisans de la rue et le corps de ce courant politique, sont plus insatisfaits que jamais. Surtout quand on considère les inefficacités existantes et le désarroi général, en particulier dans le domaine des moyens de subsistance. »

Après plus de deux ans, l’ensemble du « projet de consolidation » est revenu à la case départ. L’administration Raïssi se retrouve en perpétuelle lutte avec le parlement dirigé par Mohammad Bagher Ghalibaf. Le pouvoir judiciaire profère des menaces contre les parlementaires et Ebrahim Raïssi a recours à l’envoi de lettres de plainte à Khamenei, sollicitant son intervention pour ouvrir la voie.

Le journal officiel Ebtekar a écrit le 28 octobre : « Il semble que certains membres du parlement ne considèrent pas les responsables du gouvernement comme très compétents et il semble qu’ils n’acceptent pas leur travail. C’est peut-être la raison pour laquelle certains projets de loi présentés par le gouvernement au parlement subissent des changements importants au sein des commissions parlementaires ; des changements auxquels les représentants du gouvernement s’opposent et estiment que leurs projets de loi ont été modifiés. »

Le journal ajoute : « Dans le contexte des modifications apportées au projet de loi sur le septième plan de développement, contrairement à Hassan Rohani, Ebrahim Raïssi a personnellement écrit une lettre au Guide suprême pour exprimer ses inquiétudes quant aux modifications importantes apportées au projet de loi par les députés. Il a souligné que si les décisions de la commission parlementaire de réconciliation sont approuvées, le gouvernement ne sera pas en mesure d’exécuter le septième plan de développement en raison du fardeau financier important qu’il impose au gouvernement. »

La situation a atteint un point où même la triple réunion des « dirigeants des trois branches», censée synchroniser les hauts dirigeants du régime, ne peut empêcher les crises. Même les appels fréquents de Khamenei à l’unité et à la collaboration entre les branches sont tombés dans l’oreille du sourd.

Dès la troisième semaine d’octobre, le journal officiel « Iran », porte-parole du gouvernement de Raïssi, a imputé le déficit budgétaire à l’estimation incorrecte par le Parlement des recettes pétrolières, en particulier au cours des sept premiers mois de cette année.

Le site Internet Ruydad24, affilié à l’État, lié à la faction adverse, a déclaré le 24 octobre que les affirmations du gouvernement selon lesquelles les ventes de pétrole auraient augmenté sous la direction de Raïssi s’étaient révélées fausses. Ils ont affirmé que le déficit budgétaire pour les quatre premiers mois de l’année ne serait pas inférieur à 258 000 milliards de tomans.

Le journal Etemad a également écrit le même jour : « Le rapport sur la performance financière du gouvernement pour les quatre premiers mois de cette année montre que seulement 63 % des ressources budgétaires requises ont été réalisées au cours de cette période. En d’autres termes, le gouvernement avait un déficit de 258 000 milliards de tomans à la fin du mois de juin de cette année. »

Dans le même temps, l’incapacité de l’administration Raïssi à résoudre les problèmes socio-économiques a un impact significatif sur les membres les plus défavorisés de la société iranienne.

Vahid Shaghayeghi Shahri, un économiste affilié à l’État, prévoit des temps de plus en plus difficiles pour les moyens de subsistance de la population et reconnaît que les impôts constituent la principale source de revenus du gouvernement pendant cette période. Compte tenu de cette situation, on s’attend à ce que les hausses d’impôts et la baisse du niveau de vie de la population perdurent jusqu’à la fin de l’année.

Dans un rapport du 28 octobre, Jahan Sanat, affilié au gouvernement, a révélé que sous l’administration Raïssi , l’Iran a chuté à la 160e position dans l’indice mondial de liberté économique Fraser, sur 165 pays. L’Iran partage désormais ce classement avec des pays comme le Congo, l’Algérie, l’Argentine, la Libye, le Yémen, le Soudan, la Syrie, le Zimbabwe et le Venezuela.

Yahya Ebrahimi, membre de la Commission parlementaire sur la santé et le traitement, qui a été introduit au Parlement grâce au soutien de la faction de Raïssi, a abordé les causes de la pénurie de médicaments. Ebrahimi a souligné : « Le problème réside dans notre manque de transparence avec le public. Nous persistons à répandre des mensonges en espérant que les gens nous feront confiance. Même le gouvernement est un Nous savons que le public n’adhère pas à ces tromperies, mais il s’accroche à cette stratégie. La conscience et la compréhension des gens dépassent le langage que vous employez, et la population peut voir clair dans ces contrevérités. »

Un examen attentif des crises sociopolitiques complexes et interconnectées en Iran révèle la peur croissante au sein de la dictature cléricale d’une révolution imminente. Par conséquent, leur stratégie consistant à exporter ces crises à l’étranger et à inciter à des conflits régionaux est plus un signe de désespoir qu’une démonstration de force que Khamenei aimerait faire croire au monde. Comprendre les causes sous-jacentes et les origines du problème rend la solution claire : l’aspiration au changement de l’Iran ne peut être réalisée que de l’intérieur.

 

L’échec du « projet de consolidation » du régime en Iran

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