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Le régime iranien confronté au dilemme d’une représailles après l’attaque de son ambassade à Damas

Le régime iranien confronté au dilemme d’une représailles après l’attaque de son ambassade à Damas

Par
Shahriar Kia

Le régime iranien a organisé mercredi les funérailles de deux généraux du Corps des Gardiens de la révolution islamique qui avaient été tués la veille lors d’une frappe israélienne apparente contre l’ambassade iranienne à Damas. Dans le même temps, le bilan officiel de cette frappe s’élève à au moins 16 morts, dont plusieurs autres Iraniens et un officier du Hezbollah mandaté par le régime.

Alors que le régime iranien pleurait les deux généraux tués, les médias internationaux ont fourni des informations supplémentaires sur leurs antécédents et leurs rôles au sein du CGRI et en Syrie, où les pasdaran ont joué un rôle déterminant dans la préservation de la dictature de Bachar Assad pendant les années de guerre civile.

Le général de brigade Mohammad Reza Zahedi aurait été chef de la division syrienne et libanaise de la branche des opérations spéciales étrangères du CGRI, la Force Qods, jusqu’en 2016. Il a été tué dans l’attaque de mardi aux côtés de son adjoint, le général Mohammad Hadi Hajriahimi. Même si le Hezbollah a fourni peu d’informations sur son propre membre éliminé, Hussein Youssef, il a publiquement attribué à Zahedi un rôle crucial en aidant à « développer et faire progresser le travail » de ce groupe au Liban.

Le rôle plus large de Zahedi au sein du CGRI impliquait apparemment la facilitation des transferts d’armes et le soutien militaire de Téhéran à ses milices mandataires, ainsi que l’aide à la création de stratégies pour « l’Axe de la Résistance » du régime. Des rapports indiquent qu’il avait été fortement impliqué dans la répression de la dissidence intérieure, notamment lors du soulèvement national de novembre 2019 qui a conduit à environ 1 500 civils iraniens abattus par le CGRI. Trois ans plus tôt, il est apparu dans une vidéo tournée par le CGRI qui montrait des exercices conjoints entre lui et la police et présentait à la fois les stratégies et les points de vue des paramilitaires face aux manifestations populaires.

La fonction du CGRI, à la fois comme outil de répression intérieure et comme promoteur du terrorisme international, a alimenté les appels pour qu’il soit désigné par les gouvernements occidentaux comme organisation terroriste étrangère.

Alors que divers responsables du régime ont tenu un discours dur concernant des représailles contre les États-Unis et Israël, l’inaction du régime face à tous les incidents précédents a suscité une frustration considérables parmi les éléments internes du régime.

Naser Torabi, expert des affaires de l’Asie occidentale à la télévision d’État : « Ce que je veux dire, c’est que lorsque notre ennemi nous frappe à tel point que cette question fait la une de l’opinion publique mondiale, tout le monde regarde et nous surveille. La réponse doit être au même niveau. Si vous dites que j’ai frappé quelque part, cela vous fera perdre la partie au niveau de votre propre opinion public. Parmi les quatre effets que j’ai mentionnés plus tôt, l’un d’eux concerne le domaine de la sécurité intérieure. L’un d’eux est le domaine économique. Cela vous met dans une situation à moyen et long terme qui aura un effet de frustration au sein de nos forces internes.»

Critiquant les paroles officielles du régime concernant la frappe de Damas, Jalal Rashidi Kouchi, membre du parlement du régime : « Tout retard, patience et hésitation pour une réponse décisive et similaire à l’attaque militaire du régime sioniste sur le sol iranien, sous n’importe quel prétexte, équivaut à un coup dur porté à l’honneur et à la dignité de l’Iran.»

Mohammad Taghi Aghayan, un autre expert en affaires stratégiques, a déclaré à la télévision d’État le 1er avril : « Ils ont tué le martyr Soleimani, nous avons dit que nous prendrions une dure vengeance. Au lieu de cela, ils se sont vengés. De plus, ils ont tué Seyed Razi et nous avons quand même juré de nous venger durement. Ils ont tué M. Arouri. Ils ont pris pour cible des responsables du Hachd al-Shaabi. Ils ont pris pour cible les responsables du Hezbollah, mais nous avons encore parlé de vengeance sévère et de patience. Nous avons affirmé que « nous frapperons là où vous vous attendez le moins ». Au final, j’ai du mal à comprendre quand et où vont-ils arrêter d’attendre pour que notre vengeance puisse avoir lieu ! »

Le régime des mollahs, qui se considérait comme le principal bénéficiaire du conflit au Moyen-Orient, se trouve désormais confronté à un point de décision crucial. Ne pas réagir de manière adéquate ou réagir de manière insuffisante exacerbera la crise morale interne et renforcera la dissidence de plus en plus bruyante. D’un autre côté, toute réponse risque d’aggraver la situation et mené à une guerre à grande échelle, mettant en danger la survie du régime.

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