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Une conférence à Paris exige justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran

Une conférence à Paris exige justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran

Par
la rédaction

Une conférence organisée à Paris le 21 août 2023 a commémoré le 35e anniversaire du massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988 en Iran. Intitulée « Quatre décennies de crime contre l’humanité et d’impunité », l’événement a rassemblé des juges et juristes internationaux de premier plan au siège du CNRI à Auvers-Sur-Oise.

Parmi les personnalités qui ont pris la parole, on peut citer le Pr. Chile Eboe-Osuji, président de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye (2018-2021), la Pr. Leila Nadya Sadat, conseillère spéciale du procureur de la CPI de La Haye en matière de crimes contre l’humanité (2012-2023), le Pr. Wolfgang Schomburg, juge au tribunal international de l’ONU pour l’ex-Yougoslavie (2001-2008) et ancien juge du tribunal international de l’ONU pour le Rwanda, le Pr. William Schabas, président de la commission d’enquête indépendante de l’Onu sur le conflit à Gaza (2014-2015) et président de l’Association internationale des spécialistes du génocide (2009-2011), le Pr. Vilenas Vadapalas, juge à la cour de justice de l’Union européenne (2004-2013), le Pr. Valerius Ciucă, juge à la cour de justice de l’Union européenne (2007-2010), Oleksandra Matviichuk, Prix Nobel de la Paix 2022, présidente du centre des libertés civiles, Sir Geoffrey Nice, procureur principal au procès de Slobodan Milosevic à La Haye, Sheila Paylan, chercheuse principale en droit international à l’APRI Arménie et spécialiste de la violence sexuelle et sexiste au bureau des droits de l’homme des Nations unies durant quinze ans, le député britannique et ancien ministre David Jones, le Pr. Alejo Vidal-Quadras, président du Comité international pour la recherche de la Justice (ISJ) et ancien vice-président du Parlement européen (1999-2014), ainsi que Tahar Boumedra, directeur de Justice pour les victimes du massacre de 1988 (JVMI) et ancien directeur du bureau des droits de l’homme de l’ONU en Irak (2012).

Dans son intervention liminaire, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, a souligné la nécessité de mettre fin à l’impunité des dirigeants iraniens et de leur demander pour leur implication dans un génocide et des crimes contre l’humanité en Iran.

CONFÉRENCE « QUATRE DÉCENNIES DE CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ ET D’IMPUNITÉ »
CONFÉRENCE « QUATRE DÉCENNIES DE CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ ET D’IMPUNITÉ »
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne:

« Des années après le massacre, le mollah Raïssi, l’actuel président du régime, a déclaré que quiconque appartient à cette organisation, c’est-à-dire à cette cause, est condamné à mort. Il y a quatre ans, Mostafa Pourmohammadi, membre de la commission de la mort lors du massacre de 1988 et ancien ministre de l’Intérieur et de la Justice du régime, a déclaré : « Nous n’avons pas encore réglé le compte de l’OMPI ». Depuis quatre décennies, le mot d’ordre principal du régime est « mort aux Hypocrites » qui se répète dans toutes les cérémonies officielles sans exception. « Hypocrites » est le terme qu’il utilise pour l’OMPI. Dans ses relations avec chaque gouvernement dans le monde, il a fait des relations des pays avec l’OMPI, sa ligne rouge majeure.

Quel était le but de toutes ces attaques, bombardements à la roquette, blocus médical et meurtres de prisonniers menottés à Achraf et à Liberty en Irak ? Aujourd’hui, pourquoi les mollahs ont-ils fait d’Achraf-3 en Albanie la cible de leurs conspirations ? Achraf-3 compte un millier d’anciens prisonniers politiques, y compris des témoins du massacre de 1988. Ils incarnent quatre décennies de résistance contre ce régime et de fidélité à la défense de la liberté.

La présence d’un millier de femmes combattantes qui ont défié l’intégrisme et la misogynie des mollahs en Iran comme à l’étranger, est une source d’inspiration pour des dizaines de millions d’Iraniennes visées par la répression incessante du régime.

Par le chantage et le mensonge, le régime cherche à priver les résistants d’Achraf-3 de leurs droits fondamentaux et à jeter les bases de leur destruction. Le 20 juin dernier, en menaçant et en faisant pression sur le gouvernement albanais, il a déclenché une attaque non provoquée contre Achraf, qui a conduit à la mort d’un membre de l’OMPI et a fait de nombreux blessés.

Et pourquoi l’appareil judiciaire des mollahs a-t-il mis en examen plus de 100 responsables et membres de cette résistance, réfugiés depuis de nombreuses années dans des pays européens, dont l’Albanie ? Il est certes très clair que l’objectif est à nouveau de monter des dossiers pour faire pression et jeter les bases d’attentats terroristes contre eux.

L’objectif principal est le même qu’il y a 40 ans. La destruction d’un mouvement de résistance et la confrontation avec la cité d’Achraf, qui est le symbole de la fidélité à ses convictions dans l’histoire contemporaine.

Une lueur qui éclaire les rangs des insurgés

Aujourd’hui, au bout de 35 ans, les théoriciens du régime disent : « Nous devons savoir que la question des Moudjahidine du peuple est la question du jour pour nous. » Et ils disent : « Nous devons nous assurer que les jeunes de la génération d’aujourd’hui ne cherchent pas à rejoindre l’OMPI. »

Khomeiny et son régime n’ont pas réussi à bloquer la voie de la résistance et du soulèvement et n’ont pas pu faire de la contrainte et des ténèbres le destin éternel du peuple iranien. A présent, ce sont les enfants courageux de notre patrie qui, selon Massoud Radjavi, “écrivent le destin de l’Iran avec le soulèvement dans le domaine du sacrifice et de la lutte”.

Les victimes du massacre de 1988 qui sont allés dans les salles de pendaisons dans un défilé sanglant, sont la première lueur éclairant les rangs des insurgés pour la liberté. Aujourd’hui, le mouvement pour la justice allume les torches de leur sacrifice et conduit la génération qui s’est levée à la suite de ces martyrs vers le soulèvement et le renversement.

Le mouvement pour la justice est un mouvement dans lequel le sang des victimes du massacre de 1988, des 1500 martyrs du soulèvement de 2019 et des 750 martyrs du soulèvement de 2022-23, reste vif et appelle la population à se lever et à résister. C’est un mouvement qui durera jusqu’au renversement de ce régime. Au niveau international, il est temps de mettre fin à l’impunité de 40 années des dirigeants du régime contre les poursuites judiciaires et les châtiments pour génocide et crime contre l’humanité.

Khamenei, Raïssi, Eje’i et les autres responsables du massacre de 1988 et ceux qui ont ordonné de tuer de jeunes Iraniens lors des soulèvements de ces dernières années, en particulier les commandant des Gardiens de la révolution, devraient être jugés par un tribunal international.

Le guide suprême du régime, son président, son chef du judiciaire, le président de son parlement et les chefs des pasdarans et des organes de sécurité ont tous participé aux crimes contre l’humanité depuis les premières années de ce régime. Le procès de ces criminels sera porteur du message de la justice aux peuple du monde. Le peuple iranien ne pardonne pas et n’oublie pas et qu’il se rapproche de plus en plus du jour où le régime devra rendre des comptes.

Le jour de la liberté du peuple iranien, à la lumière de la lutte et de la résistance des générations altruistes et courageuses de l’Iran, se lèvera aussi surement que se lève l’aurore. » Lire la suite

Le professeur Chile Eboe-Osuji, président de la Cour pénale internationale (2021),

Le professeur Chile Eboe-Osuji, président de la Cour pénale internationale (2021), a déclaré :

« L’histoire du massacre de 1988 a capturé l’anxiété de voix importantes dans le domaine des droits de l’homme. Human Rights Watch, une éminente organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty International, titulaires de mandats des Nations Unies, ont exprimé leur inquiétude face au manque de reconnaissance du massacre de 1988. Le massacre lui-même équivaut au moins à un crime de disparition forcée. Ce crime est un crime continu jusqu’à ce que l’on reconnaisse ce qui est arrivé aux victimes. C’est donc la justice que vous réclamez, Madame la Présidente (Radjavi), vous et votre organisation, et je me joins à cet appel. »

Faisant référence à une lettre conjointe signée par 152 anciens responsables des Nations Unies et experts internationaux renommés en matière de droits de l’homme et du Droit, adressée à la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet appelant à une commission d’enquête internationale sur le massacre de 1988, le professeur Eboe-Osuji a ajouté :

« Je j’espère que vous pourrez m’ajouter à l’une des voix qui appellent les Nations Unies à agir… cet appel est en fait basé sur une promesse que les Nations Unies ont faite au monde en 2005 : La promesse de la responsabilité de protéger, et cette responsabilité affirme que chaque pays a l’obligation première de respecter les droits et la dignité des personnes à l’intérieur de ses frontières et également de les protéger contre de graves violations du droit international. Lorsqu’ils n’y parviennent pas, la communauté internationale a alors son mot à dire. Un élément essentiel de cette responsabilité de protéger, c’est l’élément de responsabilité. C’est pour cette raison que je me joins fermement à l’appel en faveur d’une enquête appropriée et formelle sur cette affaire. »

La professeure Leila Nadya Sadat, conseillère spéciale pour les crimes contre l’humanité auprès du procureur de la CPI (2012-2023)

La professeure Leila Nadya Sadat, conseillère spéciale pour les crimes contre l’humanité auprès du procureur de la CPI (2012-2023)

Commentant les preuves du massacre de 1988 en Iran, la professeure Leila Nadya Sadat, conseillère spéciale pour les crimes contre l’humanité auprès du procureur de la CPI (2012-2023), a déclaré :

« Après avoir lu les rapports qui m’ont été remis, tel le rapport d’Amnesty International et d’autres témoignages, je suis convaincu qu’il s’agit clairement de crimes contre l’humanité au regard du droit international. Généralisé, systématique, en application d’une politique d’attaque par un État contre une population civile, qui comprenait le meurtre, la torture, l’extermination, les disparitions forcées, la persécution pour de nombreux motifs, de genre, politique, religieux, à cause de la fatwa. Il y aussi d’autres des actes inhumains résultant de la profanation des corps, de l’absence d’informations fournies aux familles et la dissimulation continue et le manque de transparence sur les crimes qu’ils ont commis.

« Je n’ai aucun doute que dans ce que j’appelle une cascade d’atrocités, il s’agit de l’un des pires cas de crimes contre l’humanité que nous ayons vus. Et cela peut effectivement inclure des poches d’actes génocidaires en raison de la férocité des crimes et des groupes contre lesquels ils ont été dirigés.

Saluant la Résistance iranienne pour ses efforts, la professeure Sadate a ajouté : « Je pense que des appels à la responsabilisation comme celui-ci peuvent être couronnés de succès. En grande partie grâce aux efforts extraordinaires que vous avez vous-mêmes déployés pour documenter et rendre les preuves claires afin qu’elles puissent être présentées. Et j’applaudis votre appel en faveur d’une commission d’enquête officielle des Nations Unies, qui pourrait également documenter les preuves. »

« Le gouvernement iranien est un gouvernement particulièrement impénitent, qui a redoublé d’efforts dans ses actes d’atrocités parce qu’il s’en est tiré à bon compte pendant si longtemps. Nous assistons à des manifestations continues en Iran qui se traduisent à nouveau par des arrestations de dizaines de milliers de personnes, ainsi que par des exécutions sans procédure régulière.

Et ces manifestations et exécutions actuelles ont été abondamment documentées. Cela s’est également accompagné, comme Madame la Présidente l’a dit, d’une campagne de répression extraterritoriale, attaquant les Iraniens et leurs partisans en dehors de l’Iran, campagne qui s’est même accompagnée d’assassinats et d’autres actes criminels. »

Le professeur Wolfgang Schomburg, juge du Tribunal pénal international des Nations Unies pour l’ex-Yougoslavie (TPIY)

Le professeur Wolfgang Schomburg, juge du Tribunal pénal international des Nations Unies pour l’ex-Yougoslavie (TPIY)

Le professeur Wolfgang Schomburg, qui a été également juge du Tribunal pénal international des Nations Unies pour le Rwanda (TPIR), a déclaré : « Les auteurs des crimes commis en prison en 1988 en Iran doivent rendre des comptes. En particulier ceux qui sont en coulisses, qui ont ordonné ces crimes, même s’il s’agit d’un président en exercice. Nous avons maintenant conclu, en vertu du droit international, qu’être président en exercice d’un pays n’est pas un obstacle pour engager des poursuites contre eux, il n’y a plus d’immunité.

Et la bonne nouvelle est ce que vous avez déjà préparé, en rassemblant des preuves et en enregistrant sur vidéo, l’audition des témoins. Je pense que c’est très important qu’une personne soit traduite en justice, comme nous l’avons déjà vu dans le cas d’Hamid Noury, sur la base du témoignage de 26 témoins. Il a été condamné à la prison à vie. Et je pense que c’est là le lien fermé avec Ebrahim Raïssi… »

William A. Schabas, président de la Commission d’enquête indépendante des Nations Unies sur le conflit au Gaza (2014-2015) :

William A. Schabas, président de la Commission d’enquête indépendante des Nations Unies sur le conflit au Gaza (2014-2015) :

Le professeur William A. Schabas a déclaré : « Nous n’avons pas de statistiques pour chacun d’eux parce que nous ne disposons pas de chiffres. Nous ne connaissons pas le nombre d’exécutions en Chine, au Vietnam et en Corée du Nord, mais parmi les autres pays, l’Iran figure en tête de liste. En fait, l’année dernière, l’Iran a connu autant d’exécutions que tous les autres pays réunis. Il a une grande prédilection pour la peine capitale. Je pense que lorsque viendra le temps de poursuivre, de tenir des procès, il y aura des preuves circonstancielles utiles, si les crimes de 1988 étaient niés, sur le fait que depuis le jour où cela a commencé, depuis le jour où il a pris le pouvoir, jusqu’à aujourd’hui , il a été démontré que c’est un régime qui a soif de la peine capitale.»

Vilenas Vadapalas, juge à la cour de justice de l’Union européenne (2004-2013)

Vilenas Vadapalas, juge à la cour de justice de l’Union européenne (2004-2013)

Le professeur Vilenas Vadapalas a noté que les institutions de l’Union européenne ont pris plusieurs mesures contre le régime iranien. Il a exprimé son point de vue personnel selon lequel la législation européenne relative aux poursuites pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes contre la paix devrait être révisée. Il a mentionné qu’en janvier de la même année, une résolution sur les atrocités en Iran avait été adoptée par le Parlement européen. Le professeur Vadapalas a souligné l’importance de l’initiative et a exhorté le Conseil à mettre en œuvre des changements législatifs substantiels, en particulier parmi les États membres de l’Union européenne.

Le professeur Vilenas Vadapalas a souligné que son pays, la Lituanie, a introduit une législation qui élargit la définition du génocide pour englober la persécution et l’éradication des groupes politiques, comme dans le cas affligeant de l’OMPI. Il a en outre expliqué que, conformément à leur législation, le concept de génocide englobe désormais la poursuite, le meurtre et l’extermination de groupes politiques, ce qui revêt une importance considérable.

Le professeur Vilenas Vadapalas a conclu en soulignant que dans la situation iranienne, les victimes et les souffrances actuelles se limitent aux citoyens iraniens. Il a souligné que selon les principes de la responsabilité internationale des États, toutes les nations de la communauté internationale ont le droit d’exiger des comptes au régime en Iran. Il a exprimé l’espoir que tout futur gouvernement démocratique potentiel en Iran prendrait les mesures appropriées pour traduire les responsables en justice et garantir des réparations pour les victimes et la poursuite de la justice sans ingérence extérieure.

Le professeur Valerius M. Ciucă, juge à la cour de justice de l’Union européenne (2010)

Le professeur Valerius M. Ciucă, juge à la cour de justice de l’Union européenne (2010)

Le professeur Valerius M. Ciucă a rendu hommage aux victimes et aux familles touchées par les événements tragiques de 1988 en Iran. Il a assuré un engagement inébranlable jusqu’à ce que justice soit rendue grâce et des comptes soient obtenus aux responsables. Il a salué leur courage, leur résilience et leur détermination à défendre leur noble cause il y a 35 ans, face à de nombreux défis. Il a souligné l’unité remarquable dont ont fait preuve des experts de divers domaines, des autorités judiciaires et des défenseurs des droits de l’homme du monde entier, et a insisté sur l’unité symbolique démontrée par les mouvements de la diaspora iranienne, qui visent à obtenir justice pour les victimes et leurs familles.

Il a souligné l’importance universelle inhérente à toute quête de justice et souligné que rendre justice aux victimes iraniennes trouverait un écho dans le monde entier. Il a relié des principes tels que l’équité, la justice, la liberté, l’égalité et la bonne volonté, enracinés dans les idéaux qui sont aux fondements de la justice sociale moderne. Ces valeurs durables, a-t-il souligné, constituent le fondement inébranlable de l’évolution future de la société humaine.

Oleksandra Matviichuk, lauréate du prix Nobel de la paix (2022)

Oleksandra Matviichuk, lauréate du prix Nobel de la paix (2022)

Oleksandra Matviichuk, lauréate du prix Nobel de la paix (2022), et présidente du Centre des Libertés civiles, a déclaré : « Il y a 35 ans, le régime iranien a exécuté des milliers et des milliers de personnes. La communauté internationale discute encore du nombre de personnes tuées, mais ce qui est évident, c’est qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité imprescriptible. Et le problème est que même après 35 ans, les proches des victimes attendent toujours justice.

Cette impunité du passé a des conséquences évidentes dans le présent. Le régime iranien actuel étend la répression et persécute même les filles dans les écoles. L’impunité a un impact mondial et il n’est pas surprenant que le régime iranien soutienne la guerre russe contre l’Ukraine.

Je vis à Kiev et ma ville natale, comme des milliers d’autres villes ukrainiennes, est constamment bombardée par des drones iraniens. Ce que je veux dire avec cet exemple, c’est que si les régimes autoritaires coopèrent les uns avec les autres, nous, en tant que peuple, devons soutenir encore plus la lutte pour la justice et la liberté des uns et des autres. C’est pourquoi j’exprime ma sincère solidarité avec le peuple iranien et soutiens l’idée de créer une commission d’enquête de l’ONU pour révéler la vérité sur ce qui s’est passé en 1988 et traduire les coupables devant la justice.

Geoffrey Nice KC, procureur principal au procès de Slobodan Milosevic à La Haye

Geoffrey Nice KC, procureur principal au procès de Slobodan Milosevic à La Haye

Partageant sa vaste expérience sur la manière de préparer les preuves et de juger les affaires de crimes contre l’humanité, Sir Geoffrey Nice KC, procureur principal du procès de Slobodan Milošević à La Haye, a déclaré : « Hamid Noury, qui est identifié dans les travaux du tribunal de Stockholm, et dans les conclusions auxquelles il est parvenu, a été condamné à la prison à vie, essentiellement sur la base de ce tribunal et l’intégrité la Cour suédoise ne saurait être mise en doute.

Sir Geoffrey Nice a souligné l’importance de présenter de manière transparente des documents bien préparés, fondés sur des preuves, avec un niveau de preuve élevé. Il a noté qu’une telle approche donne aux militants des outils efficaces pour inciter les entités nationales et internationales à l’action, malgré les raisons politiques potentielles de l’inaction.

Sheila Paylan, chercheuse principale en droit international à l’APRI Arménie

Sheila Paylan, chercheuse principale en droit international à l’APRI Arménie

Mme Sheila Paylan, spécialiste de la violence sexuelle et sexiste au bureau des droits de l’homme des Nations unies durant quinze ans, a déclaré : « Je suis à vos côtés pour contribuer à faire la lumière sur un sujet qui exige notre attention sans faille et notre action collective : le massacre de prisonniers politiques iraniens en 1988. Ce chapitre sombre de l’histoire, il y a maintenant 35 ans, nous rappelle brutalement les graves conséquences du silence et de la montée de l’autoritarisme dans notre monde.

Au cours de l’été 1988, l’Iran a été témoin de l’un des événements les plus tragiques et les plus brutaux de son histoire. Des dizaines de milliers de prisonniers politiques ont été victimes de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires en quelques semaines. Victimes d’une répression impitoyable contre les dissidents. Les massacres ont eu lieu sur la base d’une fatwa du guide suprême, l’ayatollah Khomeini, et de ce qui a été déterminé par les experts comme équivalant à des crimes contre l’humanité, voire à un génocide.

Faisant référence aux prisonniers politiques assassinés lors du massacre de 1988, elle a ajouté : « Ces prisonniers étaient des individus qui ont osé élever la voix contre l’oppression, qui ne cherchaient rien d’autre que la réalisation des droits humains et des libertés fondamentales. Leurs vies ont été tragiquement écourtées, laissant des familles brisées et des communautés marquées.

Nous avons la chance que certains de ceux qui étaient incarcérés au moment des massacres de 1988 aient survécu et soient des témoins vivants de ces crimes odieux. Ayant cherché refuge en Albanie, ils doivent donc être protégés à tout prix car ils sont essentiels à toute enquête future sur les massacres.

Mais en attendant que la justice prévale, il est plus que décourageant de devoir témoigner d’une histoire qui se répète de manière si prévisible. Les manifestations qui ont fait rage dans tout l’Iran l’année dernière et les dizaines de milliers d’emprisonnements et d’exécutions qui ont suivi et se poursuivent aux mains du régime actuel sont une continuation et un résultat direct de l’incapacité à punir les massacres de 1988.

Ce qui est encore plus décourageant est le rôle de la communauté internationale dans cette tragédie parmi tant d’autres. Alors que certains pays expriment leurs inquiétudes, beaucoup choisissent le silence, fermant les yeux sur les atrocités commises. Ce faisant, ils deviennent complices des horreurs qui se déroulent, trahissant les principes mêmes qu’ils défendent pour défendre la liberté, la justice et les droits de l’homme.

L’absence d’action décisive permet à l’impunité de prospérer, enhardissant les régimes autoritaires et sapant le tissu même du droit et de la justice internationaux. »

Soulignant son rôle dans la rédaction du jugement final contre l’ancien chef des Khmers rouges pour ses crimes, elle a déclaré : « Pour lutter contre l’impunité en Iran et dans d’autres régimes oppressifs, nous avons besoin du soutien et de l’implication continus de la communauté internationale. Le silence et l’action ne sont pas neutres. Ils perpétuent les souffrances d’innombrables victimes et d’oppresseurs enhardis. »

« Nous devons commémorer les victimes des massacres de 1988, ainsi que tous ceux qui ont souffert ou péri dans la lutte pour la liberté. Nous ne devons pas le faire avec le cœur lourd, mais avec la plus profonde gratitude et la plus grande admiration. Ces héros méritent non seulement d’être pleurés, mais aussi d’être vénérés et de nous servir d’inspiration pour nous élever contre la marée de l’autoritarisme, plaider en faveur de la justice et maintenir l’espoir d’un monde où les droits de l’homme sont pleinement respectés partout, où la liberté et la justice règne, et là où l’impunité n’a pas sa place. »

David Jones, député britannique et ancien ministre

David Jones, député britannique et ancien ministre

David Jones, député et ancien secrétaire d’État britannique pour le Pays de Galles, a souligné que l’OMPI est apparue comme un groupe instruit et progressiste déterminé à libérer son peuple à travers un islam démocratique et tolérante, alors que le régime de 1979 était composé de religieux intolérants et d’individus corrompus. Menacé par la croissance de l’OMPI, le régime a eu recours à la brutalité, notamment au massacre de 1988, et à une diabolisation continue. La réponse du régime a mis en évidence son intolérance et sa envie à l’égard de la formidable opposition de l’OMPI.

A propos de la récente inculpation par le système judiciaire du régime de plus d’une centaine de membres de la Résistance iranienne, M. Jones a ajouté que les mollahs semblaient avoir négligé le massacre brutal de 1988, au cours duquel 30 000 prisonniers politiques de l’OMPI ont été tués sur la base de la fatwa injustifiée de Khomeini, sans représentation légale ou procédure régulière. Il a également souligné la désinformation du régime à l’égard du gouvernement albanais, associée à des cybermenaces apparentes, visant à intensifier la pression sur les courageux membres de l’OMPI résidant à Achraf 3.

En rejetant la politique de complaisance et en demandant des comptes au régime iranien, M. Jones a conclu : « Le crime impuni qu’est le massacre de prisonniers politiques en 1988 reste une blessure ouverte dans l’histoire de l’humanité. Le silence et l’inaction des organismes internationaux et des grandes nations reviennent à cautionner ce crime et à perpétuer l’impunité du régime. Il est du devoir éthique de la communauté mondiale, en particulier du monde occidental, de s’opposer résolument à ces atrocités et de soutenir la quête de justice du peuple iranien.

Ce faisant, nous enverrons un message puissant au régime de Téhéran : sa persécution historique et actuelle du CNRI et de l’OMPI ne sera pas tolérée et ne restera pas sans contestation.

Tahar Boumedra, ancien chef du bureau des droits de l’homme de la MANUI en Irak (2012)

Tahar Boumedra, ancien chef du bureau des droits de l’homme de la MANUI en Irak (2012)

Relatant sa propre expérience en tant, directeur de l’Association Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran (JVMI), M. Tahar Boumedra a fait part de ses observations. « Nous avons vu le gouvernement irakien, politiquement aligné sur le régime iranien, affamer délibérément les résidents d’Achraf tout en agissant sous la supervision des Nations Unies. » Il a noté des cas où des convois transportant des provisions vers le camp d’Achraf ont été arrêtés par le gouvernement irakien avant d’atteindre le camp, permettant aux provisions de se gâter sous le soleil brûlant. Il a souligné que cet acte constituait clairement un crime consistant à priver les gens de leur subsistance.

De plus, M. Boumedra a révélé comment le même gouvernement avait détourné de l’eau contaminée, contenant de l’uranium appauvri, vers le camp. Malgré les graves risques sanitaires, l’empoisonnement de la population par le gouvernement et l’incapacité de l’ONU à enquêter étaient évidents. Il a en outre expliqué les difficultés rencontrées pour fournir des soins médicaux aux malades et l’obstruction du gouvernement à l’accès aux installations médicales. Ce faisant, il a souligné les graves conséquences de ces actions sur la santé et le bien-être de la population, entraînant la mort de plusieurs habitants d’Achraf.

Boumedra a conclu : « Nous devons mettre fin à cette impunité et nous devons avoir une procédure afin de garantir que quiconque a commis un tel crime, qu’il s’agisse du massacre de 1988 ou des crimes en cours à Achraf jusqu’au soulèvement de 2019, 2023, ce sont tous des crimes continus pour lesquels je recommande personnellement que nous laissions au tribunal le soin de décider dans quelle catégorie ils sont classés. Mais le plus important est qu’il s’agit de crimes très graves, internationaux et punissables. »

Professeur Alejo Vidal Quadras, vice-président du Parlement européen (1999 à 2014)

Professeur Alejo Vidal Quadras, vice-président du Parlement européen (1999 à 2014)

Le professeur Alejo Vidal Quadras, président de l’association « En quête de justice », a insisté que les actions du régime iranien vont au-delà de la dissimulation du massacre de 1988. Soulignant la raison de la campagne de diabolisation du régime contre l’Organisation des Moudjahiddine du Peuple d’Iran (OMPI), il a déclaré que le régime considère l’OMPI comme un opposant majeur et une menace, en raison du fort contraste qui existe entre les convictions intolérantes du régime, et l’engagement de Mme Radjavi en faveur d’un islam démocratique et de la coexistence pacifique.

Rappelant toutes les victoires juridiques remportées par la Résistance iranienne devant les tribunaux du Royaume-Uni, du Parlement européen et des États-Unis, le Dr. Vidal-Quadras a conclu que la justice a toujours penché en faveur de la Résistance. Il a fait référence à 15 années de sa propre expérience en tant que personne ayant soutenu activement la cause en tant que vice-président du Parlement européen.

« Dans la démolition à laquelle nous avons assisté de la prison de Gohardasht, nous pouvons discerner une vérité importante au-delà du simple fait de cacher des crimes. Cela indique que les Iraniens réclament avec ferveur et persistance la vérité sur le massacre de 1988 et les injustices commises contre l’OMPI. Ils s’inquiètent de ce qui se cache derrière ces événements parce qu’ils ne font pas confiance au régime et ont reconnu les tromperies et le manque de transparence.

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