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ActualitésL’Opposition iranienne

Massacre de 1988 en Iran : les prisonniers ont été fouettés pour avoir refusé de prier

Massacre de 1988 en Iran : les prisonniers ont été fouettés pour avoir refusé de prier

Le témoin a été arrêté le 16 janvier 1983, à l’âge de 19 ans.

Par
Shamsi Saadati

Le vendredi 18 février, le tribunal de Stockholm a tenu sa 67e séance dans leur procès d’Hamid Noury, un procureur adjoint qui a participé aux exécutions massives de prisonniers politiques en 1988 en Iran. Le témoin Mohammad Izadjou, sympathisants des groupes de gauche, a déclaré que Hamid Noury et Davood Lashkari ont séparé plusieurs prisonniers de la file d’attente avant de les emmener dans le couloir de la mort pour être exécutés.

Le témoin a été arrêté le 16 janvier 1983, à l’âge de 19 ans. Il a été transféré au quartier 209 de la tristement célèbre prison d’Evine. Une fois débarqué à Evine, il fut torturé et interrogé. Une pratique qui a duré si longtemps que ses jambes se sont infectées et elles sont devenues noires jusqu’aux genoux. Après avoir enduré l’isolement cellulaire et de longs interrogatoires en octobre 1983, le témoin a été condamné à huit ans d’emprisonnement par un soi-disant tribunal de la prison d’Evine sur la base de huit chefs d’accusation.

Parmi les accusations portées contre lui figuraient « collaboration avec l’Organisation des Fedayine du Peuple d’Iran », « appel du peuple à la révolte contre la République islamique d’Iran » et « tentative de coordination entre les contre-révolutionnaires et la sédition ».

Mohammad Izadjou a passé quatre ans dans diverses prisons. En février 1988, quelques mois avant le début des exécutions massives, lui et un groupe de prisonniers en grève de la faim ont été transférés à la prison de Gohardasht.

Lors de l’audience au tribunal de Stockholm, Izadjou a déclaré avoir entendu parler des exécutions d’un codétenu, Hamid Nasiri, par le biais du code Morse à 6 heures du matin le 31 août. Il a déclaré que Hamid Nasiri avait été pendu le même jour.

Le même jour, le témoin lui-même a été emmené devant la « Commission de la mort », en présence de Hossein Ali Nayeri, Morteza Eshraqi et Mohammad Moghiseh (alias Naserian). M. Izadjou a déclaré qu’il avait refusé de répondre aux questions de la « Commission » car il les trouvait en train de mener une « inquisition ». Il a été fouetté 40 fois ce jour-là pour ne pas avoir prié le Dieu tyrannique auquel le régime prétend croire. Selon le témoin, l’un des interrogateurs, Mohammad Moghiseh), avait déclaré que « les apostats et ceux qui font la guerre contre Dieu ne devraient pas survivre » et que « nous vous battrons si fort que vous deviendrez musulman ou vous mourrez ».

Izadjou a identifié Naserian en tant qu’assistant directeur de la prison et « Abbasi » ou Hamid Noury en tant que procureur adjoint de la prison de Gohardasht. Le témoin a déclaré avoir vu l’accusé à plusieurs reprises avec d’autres fonctionnaires. Particulièrement au plus fort du massacre, il a été témoin que l’accusé emmenait les prisonniers à l’amphithéâtre, le lieu où les prisonniers politiques étaient pendus.

Izadjou a également témoigné que lui, ainsi qu’un groupe de prisonniers qui avaient échappé à l’exécution, avaient été fouettés et sévèrement battus alors qu’ils étaient nus. Bien qu’on leur ait promis d’être libérés, on leur a demandé de participer à un rassemblement organisé le 24 février 1988 devant le bureau de l’ONU à Téhéran. Comme lui et 20 autres détenus ont refusé de marcher, ils ont été renvoyés à la prison d’Evine. Finalement, le 13 mars 1989, le témoin a été libéré.

 

https://www.ncr-iran.org/actualites/droits-humains-2/massacre-de-1988-en-iran-les-prisonniers-ont-ete-fouettes-pour-avoir-refuse-de-prier/

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