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Iran, élection 2021 : le premier tour du débat télévisé a montré la profondeur de la crise chez les mollahs

Par
Shahriar Kia

Samedi, les Iraniens ont assisté au premier tour du débat télévisé des candidats à la parodie électorale du régime. Ce soi-disant débat a montré l’exacerbation des luttes intestines au sein du régime quelques jours seulement avant sa tenue le 18 juin prochain.

Les candidats ont commencé à s’accuser les uns les autres au sujet des crises économiques et sociales que traverse la pays et ont reconnu en partie l’étendue de la corruption au sein du régime.

Rappelons que le Guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, a éliminé la plupart des candidats par le biais de son Conseil des gardiens, bien que tous aient été impliqués comme lui dans les crimes du régime. Khamenei n’a autorisé que sept candidats à se présenter à la parodie électorale dans le but de garder une façade démocratique pour son régime moribond.

Tous les signes indiquent que Khamenei a décidé d’imposer Ebrahim Raïssi dans les urnes dans le cadre de sa politique de repli sur soi pour faire face à une société iranienne au bord de l’explosion.

Malgré la purge massive des candidats, les candidats triés sur le volet se sont affrontés au cours du débat, affichant la piètre situation du régime. Ils ont reconnu l’ampleur de la crise économique et sociale en Iran et le rôle des autorités dans le désastre actuel.

« 50 % des gens vivent sous le seuil de pauvreté », a reconnu Mohsen Mehralizadeh, l’un des candidats et ancien gouverneur d’Ispahan.

« La devise nationale a été anéantie« , a pour sa part déclaré Alireza Zakani, un député de la faction de Khamenei.

« Plus de deux quadrillions de tomans de billets de banque sont imprimés quotidiennement», a de son côté révélé Saeed Jalili, ancien secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale du régime.

« Les liquidités ont augmenté de 70 000 fois », a confirmé Amir-Hossein Ghazizadeh Hashemi, un autre député de la faction de Khamenei.

« 80% des licences économiques sont obtenues grâce à la corruption. Nous avons onze super débiteurs avec 9 000 milliards de tomans de dettes », a ajouté Zakani.

Mehralizadeh a évoqué le faible niveau d’éducation de Raïssi (le candidat préféré de Khamenei) et a déclaré : « vous n’avez étudié que jusqu’à la sixième année. Comment pourriez-vous gérer le pays ? »

Mohsen Rezaee, le premier commandant des Gardiens de la révolution (CGRI), a accusé Abdolnasser Hemmati, l’un des candidats et actuel chef de la Banque centrale iranienne, de corruption : « Si je devenais président, je vous empêcherais, ainsi que certains représentants du gouvernement, de quitter le pays ; je vous livrerais alors à la justice. »

Raïssi, tristement célèbre pour avoir trempé dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988, a souligné la haine du public envers lui-même et l’ensemble du régime, en s’écriant désespérément devant les autres candidats : « Pourquoi m’accusez-vous avec autant de hargne ? (…) Ne voyez-vous pas comment les adversaires du système (régime) m’attaquent aussi ? Ne voyez-vous pas le nombre d’accusations portées à mon encontre sur Internet ? »

À la suite de ce débat, Khamenei a déploré sa conduite et son impact négatif : « Chaque fois que les candidats dans les débats télévisés ont suivi la méthode consistant à s’insulter, se calomnier, détruire l’autre parti et d’intimider les rivaux, le système (régime) a été le principal perdant. »

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