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ActualitésL’Opposition iranienne

Solidarité avec les résistants iraniens à la mairie du 5ème de Paris

Solidarité avec les résistants iraniens à la mairie du 5ème de Paris
Par

Shamsi Saadati
Une saisissante exposition suivis d’une conférence s’est tenue à la mairie du 5e arrondissement de Paris en solidarité avec les résistants iraniens. L’exposition de photos et de tableaux et de statuettes représentants la répression des soulèvements et la résistance que mène le peuple iranien a attiré de nombreux visiteurs durant lundi et mardi.

 

En marge de l’exposition, s’est tenue mardi après-midi une conférence dans la grande et belle salle de la Mairie du 5ième avec la participation de nombreuses personnalités éminentes autour de la Maire Florence Berthout et de Maryam Radjavi, la présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne.

Le bâtiment de la Mairie du 5ième est en face du Panthéon. Plusieurs intervenant n’ont pas manqué de le rappeler, puisque perché du haut de ce lieu prestigieux, le regard du grand résistant franco-arménien Missak Manoukian est toujours là pour rappeler que la liberté se gagne par l’abnégation et la résistance.

Tout au début du programme de l’après-midi du 30 avril, les intervenants du panel ont pu visiter en compagnie de la Maire et de la présidente élue de la Résistance, l’exposition qui relatait la continuité des soulèvements en Iran et les activités courageuses des unités de résistance, ainsi que la persévérance des prisonniers politiques. Mme Radjavi a déposé des gerbes de fleurs sur des stèles, en l’honneur des martyrs du soulèvement, ainsi qu’à l’occasion du 1er mai, en honneur les travailleurs exécutés pour avoir milité dans la Résistance iranienne.

Parmi les intervenants de la conférence on peut citer Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre française des Affaires étrangères, de la Défense, de la Justice et de l’Intérieur ; Ingrid Betancourt, ancienne sénatrice colombienne; Pierre-Yves Bournazel, conseiller municipal de Paris et ancien député à l’Assemblée nationale française ; Jean-François Legaret, président de la Fondation d’Etudes sur le Moyen-Orient (FEMO) ; Jean-Pierre Brard président du Comité français pour un Iran démocratique et ancien député et ancien maire de Montreuil, la juriste Dominique Attias, Présidente du Conseil d’Administration des Avocats Européens; Sara Nouri avocate au barreau de Paris, Pierre Bercis, président des Nouveaux Droits de l’Homme, Bruno Macé, maire de Villiers-Adam, et une délégation de jeunes iraniens de la diaspora en France.

C’est Mme Florence Berthout qui a ouvert la conférence en accueillant les invités. S’adressant à Mme Radjavi, elle a rappelé : « Ce n’est pas la première fois que vous venez dans mon bel arrondissement et à chaque fois c’est toujours la même émotion. Moi je me souviens quand vous étiez venue notamment à la Mutualité qui était un magnifique appel à la justice pour mettre fin à l’impunité des responsables des crimes contre l’humanité en Iran et en Syrie.

Et puis il y a eu cette exposition absolument bouleversante en 2017 dans la mairie sur le massacre dans les prisons iraniennes, il y a eu en 2018 aussi un cycle de conférences organisées ici pour la Journée mondiale contre la peine de mort. Alors vous revenez ici, à un moment douloureux de l’histoire de l’Iran, dans un lieu qui est symbolique parce que nous sommes à deux pas du Panthéon.

Ici c’est le berceau, de l’université, des savoirs, de l’ouverture au monde, avec un dialogue avec le religieux qui a toujours bien fonctionné. C’est un élément de fierté pour nous de voir qu’ici nous faisons cohabiter l’école rabbinique de France, la grande mosquée, les Melkides, les Syriac, les Maronites, l’église catholique et tant d’autres, ce dialogue d’ailleurs interreligieux étant symbolisé par les Bernardins chez nous. Si ça pouvait de temps en temps inspirer les fous qui, à travers des régimes théocratiques violents, promeuvent en fait uniquement le séparatisme, nous en serions très heureux.

Si on est tous là cet après-midi, c’est pour vous dire, Madame la Présidente, et dire à tout ce peuple iranien qui souffre, que vous n’êtes pas seul et que nous sommes à vos côtés.

Jean-François Legaret qui fut maire du 1er arrondissement de Paris a présidé la conférence et a souligné la gravité du moment : « Jamais le combat des femmes n’a été porté à ce point symbolique d’incarnation de l’espoir d’un peuple. Aujourd’hui, ce combat femmes-vie-liberté devient le combat femmes-résistance-liberté. Les femmes incarnent la résistance iranienne ». Il a souligné le sens de tous les sacrifices du peuple iranien en concluant : Nous sommes là pour dire « ni Shah ni Mollah mais la démocratie, la République ».

L’oratrice principale était Mme Radjavi qui a déclaré :

« Il y a trois jours, j’ai lancé un appel aux instances internationales pour sauver la vie des prisonniers politiques Reza Rassa’i et Habib Deriss et annuler la peine de mort absurde de Toomaj Salehi, un chanteur populaire. Ces peines sont l’autre face de la répression des femmes, pour affronter les crises de la totalité du régime. (…) Nous sommes ici à deux pas des résistants du Panthéon : de Jean Moulin à Missak Manouchian avec ses compagnons.

Comme l’a dit le Président Macron, ils ont rêvé de la liberté, les armes à la main. Si cette résistance courageuse fait partie de l’histoire de la France, La Résistance est pour nous un présent continu.

Des prisons à la rue, le peuple iranien résiste au régime des mollahs.

J’aimerai ici évoquer le courage des jeunes filles et garçons des unités de résistance qui continuent de lutter contre les gardiens de la révolution avec le slogan : Femme, résistance, liberté !

Le régime opprime les femmes pour prendre en otage l’ensemble de la société iranienne. Mais le peuple iranien et sa résistance ont répondu en disant : « Non au voile obligatoire, non à la religion obligatoire et non au gouvernement obligatoire. (…) Le régime n’est plus aujourd’hui face à des actes de protestation mais face à tout un pays qui résiste. C’est pourquoi il mène une campagne de désinformation sur notre mouvement, notamment avec une mise en scène de procès contre une centaine de membres de la résistance, en leur absence. (…) Cela rappelle les résistants héroïques de L’Affiche rouge en France que les « bourreaux ont voulu exécuter à nouveau par la calomnie de la propagande ».

Dans son discours, Michèle Alliot-Marie a déclaré :

« Nous sommes effectivement dans un lieu symbolique et Maryam Rajavi, je trouve que ce lieu vous convient très bien parce que vous incarnez la volonté de résister à l’injustice, à la mise en cause des droits fondamentaux, vous correspondez à la volonté de défendre cette liberté, cette égalité des hommes et des femmes, cette démocratie. Alors chers amis, c’est vrai que nous devons saluer celles et ceux qui incarnent cette volonté, mais nous devons également mobiliser tous ceux qui sont attachés à cette cause et qui sont attachés à la paix. Car il s’agit bien de la paix. (…) Je veux simplement dire, comme vous Maryam Radjavi, un certain nombre des chefs d’État et de gouvernement qui aujourd’hui protestent du bout des lèvres, qu’il faut qu’ils finissent par être conséquents. Ils ne peuvent pas à la fois défendre certaines valeurs, ils ne peuvent pas défendre des idées en faveur des femmes, ils ne peuvent pas agir et vouloir défendre l’abolition de la peine de mort et laisser se produire ce qui se produit ici.

Ingrid Batancourt a déclaré dans son discours : « J’ai assumé d’être à côté de Maryam Radjavi, de sa cause, parce que je trouve absolument extraordinaire, que ce soit une femme qui combatte le régime le plus misogyne au monde, celui des mollahs. Et je voudrais qu’on réfléchisse énormément à ce que cela veut dire aujourd’hui, d’être une femme iranienne qui a pris sur elle de sacrifier toute sa vie, tous ses désirs, toutes ses options de vie, pour être à la tête de la résistance d’un pays comme l’Iran. (…)

« Je reviens de la Colombie. Vous me direz c’est bien loin de l’Iran. Eh bien malheureusement, non. Parce que l’Iran a pris pied en Colombie. La plus grande ambassade en ce moment à Bogotá, c’est l’ambassade iranienne. Curieux vous me direz. Eh bien ce n’est pas du tout curieux si on comprend que l’allié principal de l’Iran en Amérique latine, c’est notre voisin le Venezuela. Et qu’est-ce qui se passe au Venezuela ?

Eh bien il se passe la même chose qu’il se passe en Iran. Et la même chose qu’il pourrait se passer en Colombie si nous ne faisons pas attention et si nous n’alertons pas le monde.

Donc regardez comme c’est curieux de se dire que finalement Maryam et moi, après tellement d’années d’avoir combattu ensemble, nous nous retrouvons à combattre exactement la même chose. Dans des géographies et des temps différents, ce sont les mêmes criminels. Pourquoi le Venezuela et pourquoi la Colombie ? Quel est l’intérêt de la Colombie pour l’Iran ? Le trafic de la drogue. La Colombie est un des pays, peut-être le
pays avec le Mexique, qui a le plus de production de cocaïne et c’est un grand réseau de trafiquants de drogue. Ce que j’essaie de vous expliquer, c’est que le monde aujourd’hui se divise entre une économie illégale et ceux qui défendent cette économie illégale, des trafiquants de drogue, des commerces illicites de toutes sortes, commerces illicites d’organes, de sexe, de minéraux. (…)

« Comment les Iraniens des Ayatollahs, donc le régime totalitaire d’Iran a réussi à construire des espaces de pensée, des think tanks en Europe et aux Etats-Unis, avec des académiciens payés par le régime, pour nous vendre une façon de voir les choses qui permettent à l’Iran de faire ce qu’il veut dans le monde. Ça fait 20 ans que dans la résistance iranienne, on nous répète qu’il faut que nous fassions attention au pouvoir des Iraniens de construire cette bombe atomique. Mais pendant 20 ans, nous avons eu des personnes, des politiciens, des académiciens, des journalistes ici en Occident pour nous vendre l’idée qu’il fallait faire très attention, qu’il fallait en fait ne pas gêner l’Iran parce qu’il y avait en Iran des forces réformatrices et que plus on demanderait, on exigerait à l’Iran de ne pas poursuivre son projet atomique, plus on donnerait de la force à ces courants extrêmes en Iran. Maintenant nous savons que toute cette dialectique était venue d’Iran pour obtenir l’accord nucléaire qui leur a permis de gagner du temps pour poursuivre leur projet d’enrichissement d’uranium et de préparation d’une bombe. Nous sommes des imbéciles, nous sommes des imbéciles aux mains de personnes qui ont compris comment nous vendre ce qui va contre notre intérêt et pour leur intérêt. Nous avons vu par exemple que l’Iran, est le pays de la terreur, c’est le pays qui exporte le terrorisme. Mais on se dit toujours oui ou non, mais il ne faut pas finalement aller jusqu’au point de se dire que c’est l’Iran qui exporte les terroristes. Sauf qu’en 2018, nous avons échappé bel un attentat, beaucoup de ceux qui étions là, qui sommes là aujourd’hui, parce que nous avons eu le concours extraordinaire de la police belge, de la police française et allemande pour arrêter les terroristes qui allaient mettre une bombe dans une manifestation organisée par la résistance iranienne. C’est ce qu’on nous a vendu pendant 20 ans. Qu’il fallait pactiser avec l’Iran parce que finalement, l’Iran était un acteur de stabilité dans la région. Nous avons
bien vu maintenant ce que cela a donné comme résultat.

« On nous a dit aussi, ah oui mais vous savez, il n’y a pas d’option de rechange, il n’y a pas d’opposition en Iran. Il n’y a pas d’opposition en Iran. Elle est là l’opposition en Iran. Elle est ici en France, dans le pays de la liberté. Et ce n’est pas une coïncidence qu’elle soit ici en France, dans le pays des droits de l’homme et de la liberté et de la tolérance. Et je vous assure, après avoir vu ce qu’il se passe en Colombie, ce qu’il se passe au Venezuela, tous les réseaux de trafiquants de drogue, tout ça orchestré par l’Iran, je n’ai aucun doute qu’il s’agit en Iran de voyous. C’est un régime de voyous, de criminels et de corrompus. Et nous devons faire face. Et comment faire face ? Eh bien, nous avons le meilleur atout pour faire face. C’est de soutenir la seule organisation de résistance et d’opposition en Iran qui a survécu au génocide systématique des ayatollahs ».

Pierre-Yves Bournazel « J’étais un député engagé à vos côtés entre 2017 et 2022 et aujourd’hui, comme élue de Paris, vous pouvez compter sur notre soutien, sur notre engagement pour défendre la liberté du peuple iranien, ce peuple courageux qui fait face à l’oppression.

« Je voudrais vous dire le soutien indéfectible des parisiennes et des parisiens, le soutien indéfectible du peuple de Paris. Parce que Paris est la ville lumière, parce que Paris est la ville de la liberté, parce que Paris est la ville de l’ouverture et de la tolérance, vous serez toujours les bienvenus dans la capitale des droits de l’homme. Vous serez toujours les bienvenus et vous serez toujours soutenus, car Paris a vocation à défendre le peuple iranien opprimé, massacré par un régime théocratique sanguinaire. Nous sommes à vos côtés, dans un soutien qui est total, dans un soutien qui ira jusqu’au bout, jusqu’à la liberté du peuple iranien.

« Je pense aussi à cet artiste, à ce rappeur Toumaj qui est aujourd’hui, opprimé, enfermé, parce qu’il veut exercer simplement sa liberté. Pensons à lui, pensons à cette jeunesse, pensons à ses artistes, pensons à tout le peuple iranien, à ses visages menacés, sacrifiés, oui, femmes, résistance, liberté. vive l’Iran libre, vive la France et vive l’amitié entre la France et l’Iran libre, vive l’amitié entre deux peuples !

Dominique Attias a déclaré : « Résistance ! » crie Azam Gholami, condamné à 16 ans de prison sans avoir pu se défendre, pour avoir été en contact avec la principale organisation d’opposition en Iran, les Moudjahidines du peuple. « Résistance ! » a crié Armita Gerawand, 16 ans, avant de mourir, le 28 octobre dernier, son seul crime, avoir voulu vivre et rêver un avenir meilleur, sans entrave ni contrainte. « Résistance ! » ont crié celles qui se sont insurgées contre cette mort injuste, journalistes, étudiantes, femmes de la rue. La réponse des Mollahs ? Détention arbitraire, violence, torture, harcèlement. Ces derniers temps, la répression se fait plus féroce, mais rien ne fait plier une Iranienne.

« En janvier 2023, c’est vrai, lors d’une de mes interventions, m’inspirant du slogan « Femmes, vie, liberté » et de ce qu’on constatait dans la rue iranienne, m’appuyant sur l’historique de la vie de ces femmes qui se battent et résistent depuis quatre décennies au sein de l’OMPI et du CNRI, j’ai conclu mon intervention par « Femmes, résistance, liberté ». J’ai repris ce slogan dans mon discours lors de la conférence de la Journée mondiale de la femme cette année à Paris. Aujourd’hui, je constate que ce slogan accompagne le combat des femmes en Iran et mon émotion est grande ».

Pierre Bercis, président des Nouveaux Droits de l’Homme

Depuis 42 ans seulement que je soutiens la résistance en Iran. Et ce qui est heureux dans les jours passés récents, c’est que l’Argentine, ait entrepris et demandé l’arrestation, l’inculpation de ceux qui ont fait les attentats antisémites en Argentine, à Buenos Aires, en 1994. Il serait bon aussi que la cour pénale se prononce non seulement sur le cas de M. Poutine, mais sur le cas des tortionnaires iraniens. Alors, moi si je demande que ce soit la cour pénale internationale, c’est parce que chaque fois qu’un pays, quel qu’il soit, arrête, juge ses assassins, ses tortionnaires, ils prennent trois ressortissants du même pays en Iran et ils font le chantage. Et tout le monde cède au chantage. Donc, ça ne peut plus être un pays. C’est la cour pénale internationale qui doit agir.

Jean Pierre Brard a entre autres déclaré : « Les ayatollahs ne sont pas des adversaires politiques. Ce sont des monstres dont la tête, comme vous le disiez fort justement, est à Téhéran. Et il ne faut pas se faire d’illusions. Le serpent peut essayer de séduire, c’est toujours un serpent. Et il faut le savoir et avoir ça à l’esprit parce que dans notre monde actuel, où la clarté dans les confrontations politiques n’est pas toujours la première vertu, il y en a qui ne demandent qu’à être séduits. Au lieu d’alternance, le mot que je préfère, c’est l’alternative. Parce qu’une alternative, c’est présenter un corpus d’idées qui remplace, en allant plus loin, ce dont on est déjà les porteurs. Et avec Mme Radjavi, avec ses camarades hommes et femmes du combat pour la liberté de l’Iran, il y a une alternative. Et il faut en être conscient, et avec nos voix modestes, porter la force de cette alternative parce qu’il en est, qu’ils s’agitent dans les coulisses pour essayer d’empêcher d’émerger cette alternative, mais qui sont prêts à porter une alternance où, précisément, on ne change rien, sauf les étiquettes. Et il ne faut jamais oublier que pour ceux qui se reconnaissent dans l’héritage monarchiste de l’Iran, que le Chah, c’était la savak qui a eu comme héritier le Vevak, qui a recyclé, d’ailleurs, tous les déchets de la période du Chah dans les conditions qu’on sait dans les prisons de la dictature.

« Nous sommes à côté du Panthéon. Et au Panthéon, ce sont des combattants, mais des combattants dans des formes très diverses. Il y a Victor Hugo, c’était le combat avec une intelligence exceptionnelle, le combat des idées pour changer la face du monde. Misak Manouchian et Méliné, plus récemment, c’était le combat et les armes à la main, mais aussi les mots du poète à la bouche.

« Alors, oui, Mme Radjavi, nous sommes avec vous. Nous sommes fidèles dans votre engagement. Et les mollahs, c’est le crime. Vous avez peut-être eu cette information quand les événements se sont produits. Notre ami Alejo Vidal Quadras, ancien vice-président du Parlement européen, personnalité espagnole éminente, militant de la cause de la liberté de l’Iran, a été l’objet d’un attentat à Madrid. Parce que les assassins peuvent et veulent frapper partout. Ils veulent extirper ceux qui leur résistent. Ils veulent éradiquer ceux qui leur résistent. Pas seulement les patriotes iraniens, mais tous ceux qui sont solidaires avec eux. La tentative d’attentat à Villepinte n’était que l’illustration de cela. La tentative contre Alejo Vidal Quadras, c’était aussi cela. C’est-à-dire, ils n’hésitent pas à frapper à l’étranger.

Parce que le serpent, il peut pointer sa tête partout. Et attention, la façon dont le venin se répand n’obéit pas toujours à des formes que nous connaissons. Donc, se méfier de ceux qui pensent qu’il y a une alternance possible, les combattre, comme il était dit tout à l’heure, ni Chah ni mollahs, mais n’oublions jamais que ceux qui sont prêts à vendre leurs convictions pour pas cher, et encore, en Iran, ce n’est pas pour pas cher, il y a beaucoup de ressources. Donc, vous imaginez tous ceux qui déjà imaginent tout ce qu’ils peuvent gagner en pillant l’Iran de ses richesses naturelles, dont serait privé le peuple pour construire le nouvel État dont l’Iran a besoin ».

Sara Nouri a déclaré : « Le courage, la persévérance, la résistance de ces femmes et la conscience de l’aspect éminemment politique de leur mouvement a forcé l’admiration du monde entier. Ces jeunes révoltés ont visé le haut de la hiérarchie du pouvoir, le guide suprême, envoyant le message clair qu’ils voulaient la fin de cette dictature et l’instauration d’une république démocratique, laïque et pluraliste, j’insiste sur ce message, qui s’est matérialisé par le slogan « Ni Shah ni Mollah », parce que la population iranienne a aussi déjà expérimenté la monarchie et n’en veut pas. Ce qui explique la sauvagerie et la férocité avec lesquelles les autorités ont réprimé ce soulèvement dans le sang. « Malgré une accalmie de façade, tout le monde sait que rien n’est joué, et des voix à l’intérieur même du pouvoir mettent en garde de plus en plus contre une nouvelle explosion sociale, aux conséquences encore plus désastreuses pour les dirigeants de ce système vieilli, affaibli et aux abois. Incapable d’apporter la moindre réponse aux innombrables problèmes économiques, sociaux et culturels, accumulés au cours de plus de quatre décennies d’un système de gouvernement tyrannique, violent, répressif et aux méthodes médiévales.

Cette incapacité se traduit par plus de répression à l’intérieur et par une politique extrêmement belliqueuse à l’extérieur, visant à évacuer la crise existentielle de l’intérieur vers l’extérieur, en créant un climat de terreur et de déstabilisation au Moyen-Orient, voire en Europe, en fournissant des armes pour être utilisées dans la guerre en Ukraine.

« Ces femmes ont perturbé ce rêve du régime. Les faits historiques incontestables montrent que les femmes Moudjahed (Moudjahidine du peuple d’Iran- OMPI) ont été les avant-gardes de ces batailles. Dès le premier jour de l’imposition de l’hijab obligatoire par la théocratie répressive instaurée par les mollahs, ces femmes musulmanes pratiquant elles-mêmes se sont levées contre cette loi. Misogynes. Puis, elles ont dit non à la constitution des mollahs et ont payé un lourd tribut pour cette résistance héroïque. Des milliers de ces femmes ont été emprisonnées. Elles ont subi les tortures les plus barbares.

Les mémoires des femmes Moudjahidine du peuple qui ont survécu sont toujours choquantes à lire et à entendre. Plus de 30% des 120 000 martyrs de la résistance étaient des femmes, dont la plupart des étudiantes. Lors du massacre des prisonniers politiques en 1988 sur ordre de Khomeiny, toutes les prisonnières Moudjahidine du peuple ont été exécutées sans exception. Car pour ces islamistes ultra-violents, rien n’est pire. Rien n’est pire qu’une musulmane pratiquante qui défend la liberté pour toutes les femmes, l’égalité homme-femme, la liberté de choisir sa profession, ses vêtements, la participation active des femmes à toutes les activités sociales, politiques, économiques, professionnelles, culturelles, sportives, et qui s’oppose à toute discrimination contre les femmes, toute législation misogyne, le voile obligatoire et j’en passe. Cette résistance est poursuivie de génération en génération, comme nous l’avons vu lors des soulèvements de ces dernières années, malgré la répression impitoyable infligée même aux manifestants pacifiques. Et aujourd’hui, nous assistons quotidiennement à la résistance de ces jeunes femmes dans la rue, dans les petites et grandes villes, sous des formes différentes. On a beaucoup parlé du slogan « Femmes, résistance, liberté » et pourquoi ce slogan ? Parce que ces femmes ont compris que pour avoir une vie, pour avoir le droit à leur propre vie, il faut d’abord résister.

Donc, pour avoir la vie, il faut la résistance à l’oppression. Aujourd’hui, les unités de résistance des Moudjahidine du peuple, tout comme les unités de résistance antifascistes, représentent l’espoir du peuple et entretiennent la flamme du soulèvement. Reconnaître leur résistance, c’est reconnaître le droit légitime à la défense des femmes et des hommes, en particulier de la jeunesse iranienne, dans ce monde en proie, au tumulte, et c’est un devoir moral pour les élus et pour les citoyens des pays démocratiques.

Bruno Macé, maire de Villiers-Adam

« Le régime des mollahs, pour réprimer les soulèvements et les actions des unités de résistance, a été confirmé par le guide suprême Khamenei, qui a déclaré: « Si nous ne combattons pas en dehors de l’Iran, nous devons nous battre dans les rues d’Iran », tout en alimentant le conflit au Moyen-Orient en utilisant ses forces mandataires pour sauver son régime.

« Malgré la répression brutale, les femmes réclamant leurs droits en criant « Femme, Résistance, Liberté » et les problèmes économiques croissants, suscitent également des inquiétudes, pour ne pas dire la peur, parmi les dirigeants iraniens, qui craignent de nouvelles tensions sociales. En réponse, le régime recourt à des mesures répressives contre sa population et particulièrement les femmes. Ali Khamenei, a qualifié l’hijab obligatoire de « contrainte religieuse et juridique » et a considéré le dévoilement comme un « péché religieux et politique ».

« Le cœur de cette résistance bat aussi à l’extérieur de l’Iran. C’est la cité d’Achraf 3 que j’ai visité à plusieurs reprises. Là des membres de l’OMPI dont un millier sont des survivant des massacres dans les prisons et dont certains portent encore des séquelles, sont regroupés et gardent allumée la flamme de la Résistance. Il émane de cette cité une force qui se communique à chaque visiteur, rendant la victoire inéluctable et chaque jour plus proche.C’est pourquoi en organisant un simulacre de procès par contumace le régime veut fabriquer des dossiers factices pour mettre la pression sur les pays européens contre ces militants courageux à Achraf 3 ».

Témoignage d’Amitis, jeune franco-iranienne de 17 ans

Cette jeunesse iranienne est remarquable par sa bravoure, son courage et sa détermination. Elle m’inspire, elle nous inspire, toutes et tous, car elle continue malgré les dangers. Rien ne l’arrête dans sa quête de liberté, de démocratie, d’égalité, malgré la répression qui règne depuis plus de 40 ans. Des figures comme Nika, Mahsa, Mohsen et des milliers d’autres sont de véritables héroïnes et héros de notre époque. Elles nous prouvent tous les jours leur vaillance et leur résistance contre la tyrannie religieuse et leur soif de liberté. C’est pourquoi elles méritent assurément notre soutien, notre solidarité et notre complicité. Je suis la troisième génération de ma famille à soutenir la résistance iranienne contre les mollahs, liberticides et misogynes. Chacune de ces générations a ses propres figures de révolte, ses symboles de résistance assassinés par ce régime sanguinaire. Pour ma grand-mère, c’est parce qu’elle est l’une de ces codétenues prisonnières politiques comme elle, à l’instar de Chouranguise et Shekar, exécutées durant l’été 1988. Pour ma mère et ma tante, c’est des Saba Haft-Baradaran tombés sous les balles de mercenaires d’Iran à Achraf (camp d’Achraf en Irak de l’opposition iranienne) en avril 2011. Pour moi, c’est Armita. Nous avions le même âge, mais elle, contrairement à moi, aura jamais 17 ans, puisqu’elle a été lâchement tuée par les agents misogynes du régime. Ce qui me révolte aujourd’hui, c’est le fait que les commanditaires et responsables du massacre des prisonniers politiques de l’été 1988 sont actuellement au pouvoir en Iran.

C’est pour cela que j’essaie de mon mieux de porter la voix de cette jeunesse iranienne, notamment via les réseaux sociaux, afin de toucher celles et ceux de ma génération qui ne connaissent pas forcément la situation en Iran. Je reprends leur cri de cœur « Femmes, Résistance, Liberté ». J’essaie d’être la voix des jeunes filles de mon âge qui rejoignent les unités de résistance en Iran. Elles sont les pionnières de la lutte pour la liberté. Un Iran pris en otage et transformé en une immense prison. Dans les rues d’Iran scandent les slogans « Ni Shah ni Mollah ». La jeunesse est la clé de la révolte. C’est elle qui, avec ses aînés, renversera les barbares qui sont au pouvoir en Iran. Les insurgés forgent la victoire.

 

 

Solidarité avec les résistants iraniens à la mairie du 5ème de Paris

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