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Le champ gazier iranien Pars Sud : Une mine d’or pour la corruption, pas pour le progrès

Le champ gazier iranien Pars Sud : Une mine d’or pour la corruption, pas pour le progrès
Par

Mahmoud Hakamian

 

Ces derniers jours, le président du régime iranien, Ebrahim Raïssi, a fait beaucoup de bruit autour de l’ouverture du champ gazier de « South Pars » dans le sud-ouest de l’Iran. Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit que, comme pour ses autres promesses creuses et ses mensonges sans fin, Raïssi fait beaucoup de bruit pour rien.

South Pars, considéré comme le plus grand champ gazier du monde, est un trésor partagé entre l’Iran et le Qatar. Depuis plusieurs années, l’extraction de ce champ gazier est une source de conflit entre le régime iranien et le Qatar.

Lors d’une visite dans la province de Bouchehr, les médias officiels ont récemment annoncé l’inauguration de la phase 11 de South Pars. Toutefois, le choix particulier du lieu – une salle de sport – est assez révélateur de cette soi-disant « réalisation ».

Lors de l’événement, le ministre du Pétrole de Raïssi, Javad Oji, a déclaré que, grâce au plan de développement de la phase 11, la production de gaz de ce réservoir commun atteindrait initialement 15 millions de mètres cubes par jour, avec un potentiel d’expansion future de 56 millions de mètres cubes.

Le gouvernement de Raïssi envisage un revenu annuel de 5 milliards de dollars grâce au lancement de la phase 11. Il s’agit davantage d’une histoire promotionnelle, qui dépend d’un avenir où les exportations de gaz iranien échappent aux sanctions et où le développement de la phase est achevé – deux situations qui sont loin de la réalité.

Même si les sanctions sont levées, Téhéran est confronté à un défi majeur pour exporter ces volumes de gaz considérables : la détérioration de son infrastructure de production, en particulier dans le secteur du pétrole et du gaz. Au cours des quatre dernières décennies, Téhéran a vigoureusement poursuivi l’accumulation de ressources pour alimenter son bellicisme à l’extérieur de l’Iran et sa répression à l’intérieur du pays.

Les propos d’Oji lors de l’inauguration révèlent que l’extraction de gaz est minime dans cette phase, ce qui fait que l’événement au palais des sports apparaît davantage comme un coup de publicité pour l’administration actuelle.

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La saga du développement du champ gazier de South Pars

Le développement de la phase 11 de South Pars a été confié aux Gardiens de la révolution (pasdaran) lors du second mandat de Mahmoud Ahmadinejad. Il convient de noter que le Corps des gardiens de la révolution domine le secteur pétrolier et gazier iranien, officiellement ou officieusement, par l’intermédiaire de ses sociétés « privées » écrans.

Selon des rapports émanant de médias affiliés au gouvernement et du ministère du Pétrole, les autorités iraniennes ont dilapidé de manière inconsidérable des quantités de gaz d’une valeur stupéfiante de 6 milliards de dollars en une seule année.

L’agence de presse officielle Fars a publié en 2020 un rapport basé sur les états financiers du complexe gazier de South Pars. Elle a reconnu que les restrictions à l’exportation de GPL (gaz de pétrole liquéfié) et le remplissage des réservoirs de stockage de novembre 2018 à mars 2019 ont entraîné le gaspillage de 3 millions de tonnes de gaz liquéfié produit par six raffineries de gaz, la troisième source de revenus d’exportation de l’Iran après le pétrole et les produits pétrochimiques.

Les statistiques du régime élaborées en 2018 indiquent que le prix moyen à l’exportation du gaz liquéfié iranien a dépassé 500 dollars par tonne. La même année, l’Iran a exporté des gaz de pétrole d’une valeur de 5,3 milliards de dollars.

Résultat : le gaspillage de 3 millions de tonnes de gaz liquéfié en 2018 s’est traduit par une perte de 1,5 milliard de dollars pour l’Iran. Malheureusement, il ne s’agit-là que d’un fragment des ressources énergétiques gaspillées par Téhéran.

Alors que la théocratie au pouvoir épuise inconsidérément les ressources de la nation, les revenus du Qatar provenant de ce champ gazier partagé ont atteint la somme stupéfiante de 105 milliards de dollars jusqu’en 2021. En revanche, les revenus du régime provenant de cette entreprise ne s’élèvent qu’à 12 milliards de dollars, des fonds que Téhéran a principalement utilisés pour soutenir des actes de terrorisme et mener des guerres.

La part du Qatar dans l’extraction de ce champ gazier représente environ 90 % du rendement total, ce qui lui permet de tirer parti du champ près de neuf fois plus que l’Iran.

Il est essentiel de souligner que la phase 11, tout comme la phase 12, a débuté il y a près de vingt ans, en 2000. Cependant, le retard de 23 ans dans son lancement n’a fait qu’accroître les pertes pour l’Iran et les profits pour le Qatar, étant donné que cette phase constitue la section finale et la plus critique du champ gazier partagé entre les deux nations.

Les maigres revenus tirés de ce champ gazier vital sont sur le point d’être tragiquement dilapidés par le régime des mollahs. À l’heure où l’hyperinflation et la montée en flèche du chômage frappent le pays, les citoyens iraniens ont du mal à joindre les deux bouts. L’acharnement du régime à poursuivre ses activités malveillantes et son mépris pour la situation économique désastreuse de la population donnent une image brutale de ses priorités. Alors que les citoyens subissent de plein fouet les difficultés économiques, la mauvaise gestion du régime et l’attention déplacée qu’il porte à ses activités illicites continuent d’éroder la prospérité de la nation iranienne.

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