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Cinq mois de manifestations en Iran forcent Khamenei à reconnaître l’échec du régime

Cinq mois de manifestations en Iran forcent Khamenei à reconnaître l’échec du régime

Lundi, le Guide Suprême du régime iranien, Ali Khamenei, a reconnu l’échec du président de son régime, Ebrahim Raïssi,

Par
Mahmoud Hakamian

Lundi, le Guide Suprême du régime iranien, Ali Khamenei, a reconnu l’échec du président de son régime, Ebrahim Raïssi, dont il avait qualifié la présidence de « plus bel événement » en 2021.

Lors d’une réunion avec certains experts du régime, diffusée par la télévision officielle, Khamenei a reconnu l’échec économique du régime, revenant ainsi sur lui-même et sur les fausses déclarations que lui et Raïssi avaient faites sur la prospérité économique et sociale !

Khamenei a reconnu « la pauvreté et les problèmes de vie visibles », « les moyens de subsistance difficiles des familles iraniennes », « le chômage de millions de citoyens et leur immigration » et « beaucoup d’indicateurs économiques négatifs. »

« Les griefs et les préoccupations économiques que vous venez d’évoquer sont réels. Les moyens de subsistance des familles dans le pays sont difficiles. La seule solution pour éradiquer la pauvreté et accroître le bien-être des familles est la croissance économique », a-t-il déclaré. Pourtant, en faisant l’éloge du programme nucléaire du régime, pour lequel il a dilapidé des milliards de dollars de la richesse nationale, Khamenei a confirmé qu’il ne faisait que verser des larmes de crocodile pour le peuple.

Il a reconnu que les manifestations populaires découlent de la corruption, de la mauvaise gestion et de l’inaptitude du régime.

Il a également reconnu que le régime a perdu sa légitimité internationale et économique en faisant mention à la chute de la valeur de la monnaie nationale iranienne par rapport au dollar américain. « Dans le monde moderne, la situation d’un pays est largement tributaire de son état économique. Ainsi, lorsque son économie décline et que la valeur de sa monnaie nationale plonge, ce pays perd sa place en termes de classement international. »

Bien qu’il soit la plus haute autorité du régime, il a esquivé toute responsabilité et a plutôt rejeté la faute sur d’autres responsables. « Bien sûr, je n’ai pas une approche exécutive. Je montre le chemin et j’assure le suivi avec les autorités pour qu’elles le prennent. »

Essayant de faire porter la responsabilité de la crise économique du pays aux factions rivales et aux branches exécutives du gouvernement, Khamenei a déclaré : « Nous avons maintenant affaire à des décisions contradictoires de la part de l’exécutif. Une organisation décide d’agir, et l’autre la rejette et fait le contraire. Pourtant, les deux sont assis derrière le même bureau dans les sessions du gouvernement. Cela ne devrait pas se produire ».

Il a également reconnu la faillite du système et l’énorme déficit budgétaire du gouvernement de Raïssi. Il convient de noter que la semaine dernière, alors qu’il présentait son plan, Raïssi a affirmé que le projet de budget de son gouvernement n’avait pas de déficit, ce qui a suscité beaucoup d’émoi au sein du Majlis (parlement trié sur le volet par le régime). D’abord, les députés triés sur le volet par Khamenei ont rejeté les affirmations de Raïssi, et maintenant son propre mentor dénonce le « projet de loi budgétaire parfait » de Raïssi.

« Malheureusement, le budget présente un problème structurel. Ce déficit budgétaire bizarre auquel nous avons été confrontés a été une source majeure de problèmes financiers. Nous avons créé le Conseil économique des chefs de branches pour résoudre ce problème, mais nous n’avons pas réussi », a déclaré Khamenei.

Malgré un boycott national sans précédent de ces élections truquées et l’indignation internationale, Khamenei a retiré Raïssi des urnes en 2021. Raïssi est connu pour son rôle dans le massacre, en 1988, de 30 000 prisonniers politiques, dont la plupart étaient des membres et des partisans de la principale opposition iranienne, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI).

La sélection de Raïssi comme président était la dernière pièce du puzzle de Khamenei pour la consolidation du pouvoir, après l’examen minutieux des membres du Majlis (Parlement des mollahs) en 2020. Les grandes manifestations iraniennes de 2018 et 2019 ont ébranlé les fondements du régime, et Khamenei a compris que la moindre opposition dans les rangs de son régime augmenterait la procédure de chute. Ainsi, afin de sauver son régime, Khamenei a tenté de fortifier ses rangs. Malgré ses nombreuses promesses et affirmations, la présidence de Raïssi n’était pas destinée à résoudre la calamité financière ou les problèmes sociaux du pays. Sa seule tâche était de réprimer la société rétive.

Alors pourquoi Khamenei essaierait-il maintenant d’écarter toute responsabilité de sa part en tant que Guide Suprême de ce régime ? La réponse se trouve dans les rues de Téhéran et d’autres villes, où depuis cinq mois, les gens poursuivent leur soulèvement pour renverser l’ensemble du régime en se concentrant sur le slogan principal « A bas Khamenei ».

En scandant des slogans contre Khamenei et en se heurtant à ses forces répressives à mains nues, les Iraniens confirment que les problèmes du pays proviennent de la corruption, de la mauvaise gestion et de l’ineptie du régime. La poursuite des manifestations contre le régime, malgré la lourde répression, indique également la nature organisée de ce que beaucoup considèrent comme la révolution en marche.

Iran’s currency (rial) and economy are on the verge of another crisis
En l’absence de toute solution aux problèmes de l’Iran et alors que les manifestations se poursuivent, Khamenei a senti le danger et a vu la chute de son régime à l’horizon. Par conséquent, comme un homme qui se noie, il s’accroche à tout ce qu’il trouve et l’entraîne dans sa chute. Il n’est donc pas surprenant qu’il rende aujourd’hui Raïssi responsable de la situation actuelle, afin de tromper le public en lui faisant croire que les problèmes sont dus à la mauvaise gestion de l’exécutif. Mais comme les Iraniens l’ont scandé dans les rues : « Pauvreté, corruption et prix élevés ; en avant pour le renversement [du régime] » et « Leurs promesses sont un mirage, la solution est la révolution », montrant qu’ils n’optent pour rien d’autre qu’un changement de régime.

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